Sur la route de

Maurice Auguste Beniowski

(Matúš Móric Beňovský)
1741-1786

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Durant l'été 2013, Lucos tente de retracer la route effectuée dans la mer de Béring par Beniowski après son évasion du bagne de Kazan dans le Kamchatka en 1771.

Mission confiée par l'historien et scientifique Janusz Kurbiel.

 

 

 

 

 

Les mémoires et voyages de Maurice Auguste Beniowski sont disponibles aux éditions Noir sur blanc, 1999.
Préfacé et édité par Edward Kadjanski.
3 vol. (371, 283, 286 p.) : ill. ; 24 cm.
ISBN 2-88250-082-3

Maurice Beniowski [Móric Ágost Benyovszky, 1741-1786, peut faire penser au baron de Münchhausen, ou à Jan Potowski autre grand aventurier lié à l'histoire de la Pologne et écrivant en français.
Avec Cook et Lapérouse il compte au nombre des premiers Européens à avoir navigué en mer de Behring et au large du Kamtchatka, proposant (vol. 2) un premier aperçu descriptif des îles Aléoutiennes et des Kouriles.
Il fait ensuite escale à Macao, mais c'est à Madagascar (vol. 3) qu'il s'illustre aux côtés de la France — il y croise Kerguelen — dans un premier temps, avant d'ébaucher le rêve d'une grande île rendue à son autonomie et libérée de l'esclavage. Privé du soutien des puissances coloniales, il s'obstine, est proclamé roi par les indigènes, mais tombe sous les coups d'une expédition française.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 7 juin
Arrivée à Nome, Alaska.
Les jours qui suivent sont consacrés à la préparation de " Roxane ".
Attente de Jess et Chris et disponibilité de Roland et Jeff pour la mise à l'eau.

 

 

 

Jeudi 27 juin
Mise à l'eau de " Roxane " et " Teleport " des australiens.
Les jours suivant sont consacrés à la préparation finale et avitaillement.

 

 

 

Lundi 1 juillet

La météo est exécrable, Vent du sud assez fort, pluie, grains, brume.

Stand by départ.

 

 

 

 

Dimanche 7 juillet
Après 7 jours d'attente, enfin une petite fenêtre météo favorable. Un grand bord de près/bon plein me permet de rallier l'île Saint Lawrence.
Vent maniable, visibilité correcte.

 

 

 

Mardi 9 juillet
Mouillage dans la partie nord-ouest de Saint Lawrence.
A peine arrivé le vent tourne sud : pluie, brume, brouillard.
Mouillage instable avec une houle de travers : pas très agréable.
Rencontre avec quelques locaux.

Stand by  pour la reconnaissance de la partie ouest et sud de l'île.

 

 

 

Vendredi 12 juillet
La météo semble s'améliorée. De grandes éclaircies, le vent est tombé mais il y a encore de grandes nappes de brume.
Je remonte jusqu'au cap nord et entame la descente de la côte ouest au moteur. La brume est persistante, je longe la côte de près.
A l'extrémité nord se trouve une grosse tête ronde culminant à 250 mètres d'altitude. A son pied se situe le village de Gambell. Rapidement la côte devient plate et basse sur environ 20 miles. 

 

 

 

 

 

Le grand arrondis sud-ouest de l'île se soulève pour devenir une pente très abrupte, parfois une falaise haute de 100 à 300 mètres. La ligne de crête est assez régulière, je ne relève pas de pics ni sommets particuliers. La brume persistante se déchire de temps en temps et laisse une visibilité correcte.
Arrivé à Powooiliak pointe la côte redevient plate et basse.

 

 

 

 

 

Au niveau de Murphy bay je note la présence de quelques têtes de rocher. Situées très près des falaises elles ne se distingueraient pas de la falaise pour un navigateur situé à 1 mile de distance.

 

 

 

Southwest cape jusqu'à Powooiliak point vue du sud.

 

 

 

 

Southeast cap vue du sud.

 

 

 

 

Je stoppe le moteur qui tourne depuis 18 heures. Je n'ai pas une grosse autonomie et la route est encore longue. Je passe la nuit en mer à l'arrêt.

 

 

 

 

Samedi 13 juillet
Après quelques heures de sommeil je décide de mettre le cap sur l'île Saint Matthew. Je ne vois pas le rapport entre l'aspect de l'île Saint Lawrence et les relevés topographiques de Beniowski. Les montagnes sont très arrondies, les lignes de crêtes plutôt régulières, pas de sommets pointus.
Le vent rentre sud-est, tournant sud. Les grains sont de retour, la brume aussi.
 

 

 

 

Lundi 15 juillet
Pendant 50 heures je tire des bords : 25/35 nœuds de vent, pluie, brume et froid humide. J'arrive au mouillage nord-est de l'île où j'ai le plaisir de retrouver Jess et Chris qui se lamentent de cette météo pourrie ! Ils sont là depuis une semaine. Il est bon de noter que je découvre la terre à seulement 1/2 miles. La brume envahie tout, j'avance perpétuellement dans l'inconnu. Le mouillage est rouleur, mais au point où j'en suis je ne vais pas faire le difficile !

 

 

 

Mercredi 17 juillet
Je décide de lever l'ancre pour me positionner à Bull Seal bay, au nord-ouest de l'île. Le vent est portant mais fort, pas de houle car le vent souffle de terre. Après quelques heures expresses je mouille dans la baie, abri correct tant le vent souffle du sud mais précaire.
Toujours brume persistante et visibilité réduite à plus ou moins 1 mile, au mieux.
Je note que tant que le vent souffle du secteur sud la visibilité est quasiment nul. De temps en temps une éclaircie semble s'amorcer mais elle n'est jamais longue ni suffisamment importante pour permettre une reconnaissance correcte.

Stand by météo pour la reconnaissance de la côte ouest et sud de l'île.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 21 juillet

Dans la matinée une belle éclaircie s'annonce. Je lève l'ancre est tente ma chance pour reconnaître la côte sud. A peine arrivé au vent de l'île la brume se reforme. Pas facile ! Je ne me déplace pas assez vite et n'ai pas suffisamment d'autonomie de gasoil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 22 juillet   Je passe dans le sud de l'île Pinacle, un cailloux lugubre au milieu de nul part. Pour la première fois je vois quelques chose qui pourrait ressembler à un des relevés topographiques. Pour ce genre de recherche il faut, parait il un peu d'imagination...

 

 

 

 

Mardi 23 juillet

Je fais route sur Nunivak Island, près de la côte d'Alaska...

 

 

 

 

 

Comme beaucoup de terre dans la mer de Béring, la côte est plate.
Un plateau qi culmine de 10 à 30 mètres d'altitude. En second plan je peu distinguer quelques montagnes (collines) arrondies.
je mouille à Nash Harbour pour la nuit.

 

 

 

Mercredi 24 juillet

En rasant d'un peu trop près la côte je tape sur des hauts fonds. Grosse frayeur ! La brume est de retour et le vent qui s'est levé m'empêche de mouiller au nord de Nunivak. Je tourne Etolin cap et descends Etolin Strait de nuit, dans la brume, dans le courant violent avec pas mal de vent portant et des vagues dans tous les sens. Nuit pas cool !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 25 juillet

Au petit je découvre le sud de l'île. Toujours le même paysage : plat et bas avec en plus des hauts fonds partout, pas beaucoup d'eau, du courant, de la houle de travers et une carte pas très précise.
Je décroche d'ici : pas envie de finir sur un haut fond dans ce lieu sinistre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 26 juillet

La brume s'est enfin levée, pour la première depuis mon départ je vois l'horizon.
Le cap Carter B, au nord de Newemham.

 

 

 

Newemham Cap
vu en arrivant de l'est à 25 miles.

En passant dans le sud du cap

Pointe ouest du cap

 

 

Bird Rock dans le nord-ouest du cap

Vu du sud à 6 miles

Vu du sud à 15 miles

 

 

 

J'ai tourné au moteur toute la journée, il ne me reste plus beaucoup de gasoil. Cap au sud : False Pass. Le vent est tombé, la brume a disparu : enfin du beau temps, la température remonte. Je vais avancer de 50 miles sur la route dans les prochaines 72 heures : pétole complète.

 

 

 

 

Mardi 30 juillet

 

 

 

La dernière nuit je roule au ralenti afin d'arriver de jour sur l'île Amak et l'îlot Sea Lion Rock. Encore une foi déçu.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps s'est complètement bouché. Le vent monte. Je trouve la bouée d'entrée du chenal et me dirige vers False Pass. Au pied des montagnes le vent accélère, je prends des rafales à plus de 40 nœuds et du courant en pleine gueule, parfois plus de 3 nœuds. Je mets 8 heures pour parcourir les 17 derniers miles. A 20 heures je rentre dans le nouveau port qui n'était pas indiqué sur ma carte. Je suis fatigué. Et déçu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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