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J'ACHETE
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Lundi 23 juillet 17.00 H |
Après 7 semaines d'escale
je reprends la mer direction Walvis Bay. Depuis plus de 3
semaines l'anticyclone de St Hélène était stabilisé très
nord de façon inhabituelle engendrant des vents contraires.
Aujourd'hui la situation est redevenue normale et l'alizé a
repris sa place. A peine sorti de la baie le vent rentre et
gonfle les voiles : tout va bien. A la tombée de la nuit un
épais brouillard bien humide me tombe dessus, c'est un
phénomène normal dans la région : 180 jours par an à Walvis
Bay. Je réfléchis quelques temps mais je me vois mal à
naviguer 2 jours dans cette mélasse ! D'autant que,
renseignements pris pendant mon escale, ce spot n'offre rien
d'extraordinaire. Virage à 90° sur ma gauche et je trace
direct sur St Hélène : 2500 km. |
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Les statistiques de vent annoncent 100 % de vent de Sud à Est en cette saison : doit au but, à donf ! Dans moins de 12 jours je bois l'apéro avec Napoléon. Les 5 premiers jours je tiens la moyenne, bon vent belle mer et puis plus rien. Le vent tombe complètement, 1, 2, 3, 4, 5 et même 6 jours. De temps en temps une petite brise et puis plus rien. De nombreux grains amènent du vent d'Ouest très instable : la moyenne est lamentable ! Cela prend 6 jours pour je ce que j'aurais dû faire en seulement 2. Je tourne en rond. |
Lundi 6 Août |
Les affaires reprennent, le vent rentre, d'abord tranquille puis rapidement l'alizé souffle plein pot : 15/25 nœuds, 30/35 sous les grains. La route s'allonge, droit sur St Hélène. |
Mercredi 8 Août 04.30 H |
Je dormais bien, le bateau glissait bien, dans 2 jours je bois l'apéro avec mon pote Napo. |
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Un grand bling et le mât se
met à bouger dans tous les sens. Je saute sur le pont et
remarque de suite le hauban et le galhauban bâbord
complètement détendu : la cadène est décollée du pont et ne
tient plus que par un boulon, l'autre a cassé net. Dans
moins de 5 minutes l'autre boulon va casser aussi et le mât
va tomber. Je sorts la drisse carbone, celle qui m'a déjà
sauvé la mise et que je garde à portée de main en
permanence. Je fais à l'arrache un nœud de cabestan au bas
des haubans, je passe la drisse à l'intérieur du roller du
génois et retour sur le winch : je blinde. |
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Je passe le restant de la nuit à fiabiliser le bricolage, toujours avec le Vectran de chez Cousin-Trestec qui m'a déjà sauvé la mise. Le mât tient la verticale grâce à quelques millimètres de cordages fixés sur le rail de génois qui n'est pas conçu pour ça : je n'ai pas d'autres solutions. Je vais finir l'étape par 30 heures de moteur à faible vitesse en évitant au maximum le roulis et les secousses ce qui n'est pas évident avec cette houle de 3/4 mètres croisée. |
Vendredi 9 Août 09.30 H |
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En fin de nuit je tourne le
cap Nord-est de l'île. Les grains se sont succédés toute la
nuit, la houle croisée n'est pas très agréable mais le mât
tient toujours debout. De nombreux corps morts sont prévus
pour les bateaux visiteurs et un service navette descend les
marins sur appel V.H.F. Je passe la journée, comme
d'habitude, pour résoudre les formalités administratives et
fiabiliser le haubanage en attendant de trouver une solution
pour réparer la cadène. |
1502 - De retour des Indes, le
portugais Joao da Nova reconnait l'île, débarque mais passe
sous silence sa découverte.
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L'île a une place stratégique importante car elle se situe sur la route des Indes. Le débarquement n'est pas toujours facile. De nombreuses batailles ont eu lieu pour sa propriété. Les Anglais en ont fait une véritable forteresse : remparts, portes blindés, murs d'enceintes et nombreux canons. Le seul endroit propice au débarquement est la vallée, très encaissée, où la ville a été implantée. |
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Le canon était le principal moyen de défense. |
La porte d'entrée du château du gouverneur. |
Il subsiste un nombre impressionnant de bouche à feu. |
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St Hélène est une île volcanique très haute, plusieurs sommets passent les 700 mètres d'altitude, le Mont Actaeon culmine à 820 m. Il est pratiquement impossible de débarquer tellement le rivage est abrupte. De nombreux forts ont été construits sur les hauteurs afin de surveiller les envahisseurs. Sur cette photo ont voit nettement le mur d'enceinte du fort Ladder Hill à 200 mètres au dessus du niveau de la mer. Il servait de casernement pour les troupes qui défendaient Jamestown en contre bas. |
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La porte d'entrée du fort avec à droite les écuries. |
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Le poste de garde à l'entrée de fort Ladder Hill. |
Vue imprenable sur l'horizon, l'ennemi ne pouvait passer inaperçu. |
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Pour ravitailler le fort, la
première solution a été une échelle de corde : trace directe
dans la falaise. La construction de l'escalier date de 1829
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Un grand nombre d'explorateurs sont passés par St Hélène au cours des siècles : Captain Bligh, Charles Darwin, James Cook, Joshua Slocum... et même Napoléon ! (et moi aussi.) Le premier marché a été construit en 1678 pur ravitailler les navires en route ou de retour des Indes. |
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Le jardin du Château est magnifique. On peut y voir une plaque commémorative du passage de Joshua Slocum, de 1898, premier navigateur solitaire des temps modernes. Jamestown est construite au fond de la vallée. Les routes qui desservent l'île sont raides, sinueuses et étroites : pas facile de se croiser. En février 1873 une inondation ravagea une partie de la ville. |
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La première église a été construite en 1774, la prison peu après. L'histoire ne dit rien sur le premier bistrot ! L'île est restée longtemps principalement une place militaire. |
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A 500 mètres d'altitude sur Knoll Hill ce fort a été un des premiers construit. Mais les canons n'étaient pas assez puissants et l'ennemi pouvait débarquer sans trop de crainte. Il a rapidement été abandonné au profit de Ladder Hill Fort, plus proche de la mer et donc plus efficace. Au début du XXème siècle il a servi de prison pour les prisonniers déportés de la guerre des Boers : Angleterre contre Afrique du Sud. Jusqu'à 5000 captifs sud-africains se sont entassés ici dans des conditions de détentions très difficiles. |
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L'île, d'origine volcanique,
est sortie de l'océan il y a environ 12 millions d'années.
Jusqu'à l'arrivée des premiers explorateurs elle n'avait pas
été habitée par l'homme. Il faut dire que l'île est vraiment
perdue au milieu de l'Atlantique Sud ! |
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The Barn, extrémité Nord-est, culmine à 616 mètres. |
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Sandy Beach, sur la côte Nord. |
Sa côte Sud, perpétuellement balayée par l'alizé est aride. A part quelques cactus, pas grand chose ne pousse. |
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On passe rapidement d'une ambiance mexicaine au pâturage dans la Chartreuse |
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A l'intérieur de l'île le relief est très tourmenté, de nombreuses vallées, aux flancs abruptes, sont difficiles d'accès. Les routes sont étroites, sinueuses, vertigineuses. Le climat est totalement différent, en hiver il pleut tous les jours, les sommets sont sous les nuages en permanence. Les locaux disent : la saison de la bouillasse. |
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St Matthew's Church se trouve très près de Longwood. |
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Batist Chrch se situe sur la route de Sandy Bay. |
La cathédrale St Paul. |
Comme dans beaucoup de lieux,
je remarque que les édifices religieux sont plus nombreux,
bien mieux construits et mieux entretenus que les écoles,
hôpitaux et autres bâtiments sociaux... |
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8 juillet 1815 - Les
Anglais capturent Napoléon alors en fuite. |
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Napoléon a ruiné la France
sur la fin de sa carrière, il fait maintenant la fortune de
l'île qui est mondialement connue comme sa dernière
résidence.
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P.S. : l'entretien de tous ces lieux se fait à nos frais, je veux parler des contribuables français. |
James est commodore du Yacht
Club de St Hélène. Il est d'une dévotion incomparable pour venir en aide aux voiliers de passage et d'une efficacité remarquable.
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Merci James, ce serait bien
un mec comme toi |
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Sur les
conseils de James, j'amène ma cadène à Larry Francis. Un
mécano de première classe ! Il tourne les boulons de 14
millimètres, fabrique les écrous, meule, détord la plaque et
ressoude : mieux que neuf. Bravo l'artiste, beau travail ! Je
repars l'âme en paix... côté gauche. Maintenant j'ai le flip
que la cadène droite subisse le même sort. Je vais jusqu'au Brésil comme ça et je ramène la pièce en France. Bernard Thérond va être content ! |
Vendredi 17 août |
Je reprends la mer, cap sur la Samba mais avant je tente une courte escale sur l'île de l'Ascension, 1300 km dans le Nord-ouest, pour faire plaisir à mon pote Jean-Clément... |
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