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J'ACHETE
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Vendredi 17 août 13.30 H |
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Je quitte le mouillage à la voile et laisse derrière moi une île bien sympathique et bien tranquille, chargée de l'histoire de la grande époque de la marine à voile, de la route de l'Inde. |
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D'après la météo l'alizé va
souffler toute la traversée. Le ciel est souvent bouché et
les grains de pluie se succèdent régulièrement entrecoupées
de larges éclaircies. Le sillage s'allonge, le bateau glisse
bien, 3/4 arrière, la moyenne est excellente sans faire
souffrir le matériel. |
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Mardi 21 août 18.30 H |
Tout va bien à bord, je finis
le repas du soir... |
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Je ne reste pas sur le pont ni dans le cockpit, je me réfugie dans la cabine centrale et toute la nuit j'attends, le mât tape et bouge dans tous les sens. De plus la houle sans être très grosse est irrégulière et croisée faisant rouler le bateau terriblement, de nombreux grains se succèdent. je passe la nuit en ciré avec la pince coupe câble, le poignard et la scie à métaux à portée de main. |
Mercredi 22 août 04.30 H |
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Pas fermé l'œil de la nuit,
le bruit du mât qui cogne et tape est terrible. |
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Je passe encore du temps à
clarifier le pont, tout dégager. Je mets le moteur en route
et cap sur l'Ascension, je devrais avoir assez de gasoil :
450 km, environ 54 heures de route. |
Le jour se lève sur le pont de la désolation. J'ai le moral en berne. Mais je ne me suis pas blessé et je me démerde tout seul ! Pour l'instant... Cap sur l'île de l'Ascension. |
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A gauche : le rail de génois et une bonne plaque de pont arrachés. Evidement cette partie n'est pas structurée pour recevoir autant d'effort mais je n'avais pas d'autres solutions.
A droite: l'emplacement de la cadène et également une partie du pont arrachée. D'anciens ridoirs et un bout de chiffon empêchent l'eau de s'infiltrer. |
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Le balcon avant est détruit, ses embases arrachées. Il doit y avoir quelques dégâts aussi sur la pièce d'étrave mais par raison de sécurité je ne suis pas allé voir de trop près. Les chandeliers sont pliés et on peut voir les haubans coupés à la pince. |
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C'est tout ce qu'il reste du
gréement : un tas de cordages (du Cousin-Trestec). Il est
important qu'aucun bout de ficelle ne traînent dans l'eau pour
ne pas s'enrouler autour de l'hélice. C'est déjà bien assez le
bordel comme ça !
A l'intérieur l'eau s'infiltre là où le pont s'est arraché au niveau du rail. A chaque vague ou chaque averse j'écope, j'éponge et je serpille en quasi permanence : épuisant ! |
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Le moteur tourne en mode croisière, 1600 tours/minute, je me rapproche doucement de l'île. 54 heures à ce rythme, c'est long... |
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Vendredi 24 août |
Au lever du jour l'île sort de l'horizon. Je commence à appeler à la VH.F. pour prévenir mon arrivée... pas de réponse. |
En début d'après midi je
tourne le cap Portland Point et me retrouve sous le vent de
l'île, la houle se calme un peu. Le contact avec la terre
est enfin pris. Une embarcation de sauvetage en mer me
rejoint et me guide jusqu'au mouillage. |
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Les formalités sont
terrifiantes, en plus de l'habituel je dois montrer des
attestations d'assurances en tous genres : maladies,
évacuation, prise en charge, bateau... comme je n'ai pas
tout, évidement, je paie une assurance pour ci, une taxe
pour là... ça dure des heures ! Pas d'accès internet, pas de
téléphone... la misère totale après 60 heures sans sommeil.
Personne ne se propose pour me venir en aide d'aucune
manière. J'ai beau leur expliquer qu'à chaque averse mon
bateau se rempli un peu plus d'eau et que je dois écoper,
ils veulent des attestations d'assurances. Je n'ai pas
l'impression que mes emmerdes et moi sommes les biens
venus... |
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Le lendemain dans l'après midi tout est enfin régler, j'ai le droit d'aller me démerder, tout seul. En plus, pas de chance, on est à la veille d'un grand weekend, férié jusqu'à mardi matin. Pas de commerces ouverts, pas de distributeur, pas d'internet. Top ! En premier je colmate les fuites avec de la toile nylon et du silicone, au moins je serais au sec à l'intérieur. |
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Rapidement je fais le constat
qu'aucune réparation ne va être possible ici. Il n'y a
strictement rien qui concerne la plaisance et comme ils me
laisse seul sur le bateau pendant ces 3 jours fériés en s'en
foutant complètement, je fais également rapidement qu'il va
falloir que je me démerde tout seul. je réfléchis à
différents moyens pour atteindre le Brésil qui n'est
finalement pas très loin : 2200 km, avec le vent et la houle
dans le dos. Ça devrait être jouable. Là bas les réparations
vont être possibles. |
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J'achète un madrier et quelques clous et quelques heures plus tard Roxane a un nouveau mât. Je peux envoyer le foc de tempête. En cette saison le vent souffle dans le bon sens pour rejoindre le Brésil, Joao Pessoa à environ 2300 km. A 60 km/J j'en ai pour 38 jours et j'ai refais le plein de gasoil avec lequel je peux faire presque un tiers de la route, ça me donne de la marge. Si je prends l'avion, le
bateau part à la destruction... Aucunes autorités ne voulaient me laisser reprendre la mer. j'ai signer plusieurs décharges, à la police, l'immigration, chez le gouverneur de l'île. |
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J'ai reçu des dizaines de mails de soutiens et d'encouragements et je vous en remercie sincèrement mais surtout : ARRETEZ DE M'ENVOYER DES FICHIERS JOINTS QUI ME BLOQUENT MA BOITE MAIL ! |
Mercredi 29 août 13.00 H |
Je largue le mouillage, cap sur le Brésil. |
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Sam est venu inspecter les travaux finis et me souhaiter une bonne traversée. Il me donne 2 bières et quelques fruits et m'accompagne quelques instants. Il prend ces photos de mon départ. |
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DATE |
JOUR |
FAIT/J |
MOYENNE/H |
TOTAL |
MOYENNE/J |
MOYENNE/T |
A FAIRE |
|
Mercredi 29 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1223 |
|
Jeudi 30 |
1 |
42 |
1,75 |
42 |
42 |
1,75 |
1181 |
|
Vendredi 31 |
2 |
44 |
1,83 |
86 |
43 |
1,79 |
1137 |
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Samedi 1 |
3 |
61 |
2,54 |
147 |
49 |
2,04 |
1076 |
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Dimanche 2 |
4 |
58 |
2,41 |
205 |
51 |
2,13 |
1018 |
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Lundi 3 |
5 |
66 |
2,75 |
271 |
54 |
2,25 |
952 |
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Mardi 4 |
6 |
71 |
2,95 |
342 |
57 |
2,37 |
881 |
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Mercredi 5 |
7 |
74 |
3,08 |
416 |
59 |
2,47 |
807 |
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Jeudi 6 |
8 |
71 |
2,95 |
487 |
60 |
2,53 |
736 |
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Vendredi 7 |
9 |
41 |
1,70 |
528 |
58 |
2,44 |
695 |
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Samedi 8 |
10 |
28 |
1,16 |
556 |
55 |
2,31 |
667 |
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Dimanche 9 |
11 |
37 |
1,54 |
593 |
53,9 |
2,24 |
630 |
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Lundi 10 |
12 |
60 |
2,50 |
653 |
54 |
2,26 |
570 |
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Mardi 11 |
13 |
53 |
2,20 |
706 |
54 |
2,26 |
517 |
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Mercredi 12 |
14 |
56 |
2,33 |
762 |
54 |
2,26 |
461 |
|
Jeudi 13 |
15 |
53 |
2,20 |
815 |
54 |
2,26 |
408 |
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Vendredi 14 |
16 |
52 |
2,16 |
867 |
54 |
2,25 |
356 |
|
Samedi 15 |
17 |
64 |
2,66 |
931 |
54 |
2,28 |
292 |
|
Dimanche 16 |
18 |
54 |
2,25 |
985 |
54 |
2,28 |
238 |
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Lundi 17 |
19 |
53 |
2,20 |
1038 |
54 |
2,27 |
185 |
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A partir d'aujourd'hui la route se fait au moteur, 1600 T/M |
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Mardi 18 |
20 |
110 |
4,58 |
1148 |
57 |
2,39 |
75 |
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Mercredi 19 |
21 |
90 |
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Les oiseaux du large m'accompagnent, bon ou mauvais présage ? Le deuxième jour je grée une grand-voile " Grenobloise ", j'augmente ainsi ma surface de voile de 20%. |
Samedi 1 septembre |
Depuis le départ la météo
est plutôt bonne : 10/20 nœuds de vent, 3/4 arrière, le ciel
alterne entre soleil et petits grains. |
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Le 3ème jour j'installe un
tangon " Savoyard ", ça vient de sortir ! |
Comme je n'ai pas grand chose à faire j'en profite pour lister les dégâts. |
Gréement : 1 mât + 2 galhaubans + 2 haubans + 1 étai + 1 bas-étais + 1 pataras avec ridoir + 2 winchs + 3 taquets + rail de tangon + 1 feu mouillage/route en tête + 1 girouette + 1 cadène 1 drisse de génois + 2 drisses de G.V. + 1 drisse de spi + 1 hale haut de tangon 1 enrouleur + 1 génois + 2 écoutes + 2 bras de spi. 1 bôme 3 ris + 1 winch + 1 G.V. full baten + 1 lazy bag 1 hale bas + 1 écoute Pont : Hublots : Stratification de pont : Il y a du dégât !
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Dimanche 16 septembre 03.30 H |
Je suis en mode stand by à
l'intérieur cramponné à la couchette, le bateau monte et
descend les vagues et roule beaucoup. |
A l'approche des côtes brésiliennes le trafic s'intensifie. |
Lundi 17 septembre 13.00 H |
Je mets le moteur en route et finir la route plus rapidement. |
Mercredi 19 septembre 08.30 H |
j'amarre à Jacaré Marina,Joa Pessoa. Très bon accueil mais les vrais ennuis vont commencés ! |
Samedi 13 octobre |
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La saison d'hiver approche, il est temps de rentrer en France. " Roxane " est tiré à terre. J'attends toujours une réponse de l'assurance et de l'expert. Rapidement j'ai fais le constat suivant : la plaisance est peu développée au Brésil et particulièrement dans cette région. Les réparations ne vont pas être faciles. Il n'y a pas de chantier et personne n'a voulu prendre la responsabilité des travaux. Faut dire qu'il y a du dégât dans beaucoup de secteurs : stratification, inox, gréement, voilerie... Aujourd'hui, je suis dans l'impasse ! |
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A suivre... |
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