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Beniowski après son évasion du bagne de Kazan dans le Kamchatka en 1771... lire la suite.

 

 

 

 

 
 

Samedi 6 juillet      Après 2 semaines d'attente je largue enfin les amarres. Nome est une escale intéressante, pittoresque : esprit pionnier du XXème siècle avec des 4x4 énormes et des IPhones dernière génération !

 

Je viens de subir une succession de grains, d'orages, de pluie et de vents contraires. Une fenêtre de 40 heures devrait me permettre d'atteindre l'île Saint Lawrence d'un bord sans trop de soucis.

 

Le moral remonte ! Il me reste quelques confits de
 " Plaisirs Gastronomiques ". Ils ont passé l'hiver sans problème.
Avec des petits légumes et des patates : top !

 
 

 
 

Hello ! Bienvenue sur notre île privée. Nous ne sommes pas américains. Il faut payer 100 dollars US par jour pour débarquer !
Tu as de la vodka ? des clopes ? de la Marijuana ? Non !!! Ben alors comment tu fais ! Où est ton équipage ?
Tu es venu de France tout seul par l'Arctique. C'est où la France ?

 
 


    
   

 Tu veux 2 crabes ? (la barque est pleine d'araignées énormes). J'ai de quoi manger pour 2 jours : excellent. 
Ils sont très gentils et n'arrêtent pas de poser des questions, mais si je veux débarquer, c'est 100 dollars US!
Je passe 4 jours au mouillage abrité du vent de sud qui n'arrête pas de souffler (sans débarquer).

Vendredi 12 juillet
 

Une accalmie de courte durée me permet de faire le tour de l'île au moteur et je décide malgré une petite dépression de continuer ma route vers l'île Saint Matthew. Au bout de 50 heures au près sous des grains, soit de pluie soit de brume j'ai le plaisir de retrouver Jess et Chris qui sont là depuis une semaine à attendre que le vent tourne du bon côté.

 



Chris qui a eu le temps de repérer le bon spot de pêche m'amène a l'intérieur du lagon et, en un rien de temps j'ai de quoi manger pour la semaine. Le lac regorge d'une sorte de truite saumonée. Une partie part directement dans la poêle à midi, le reste est découpé et va être séché.

       

 C'est bon de manger autre chose que du confit !          

 

                                  

 
 

L'île Saint Matthew n'est pas habitée. Il n'y a pas d'arbre, une toundra un peu plus verte que dans l'Arctique et quelques fleurs qui tentent de fleurir pendant le court été. Le climat est rude.

 

Samedi 13 juillet

Jess et Chris décident de partir dans le sud malgré le vent du sud qui tape fort.
Je pars dans l'ouest, 30/35 nœuds de vent partant. Je longe la côte à 1 km mais je la vois à peine : toujours cette brume persistante. C'est pas drôle !

 

Bull Seal Point se situe au nord-ouest de l'île. La baie est ouverte et une houle de travers rentre en permanence : pas très agréable comme mouillage mais le site est grandiose.

 

 

Des oiseaux, des renards, des mulots vivent en paix. La vie animale n'est pas très riche, il n'y a pas de gros gibiers. Le climat est rude : humide et froid.
De temps en temps une belle éclaircie me permet de descendre à terre, mais elle est toujours de courte durée.

 

 



Dimanche 21 juillet

 

 

Après 8 jours d'attente je lève l'ancre, contourne l'île par le sud et passe près de l'île Pinacle : un gros caillou noir au milieu de nul part. Pas de mouillage possible, je continue ma route vers l'est en direction de la côte d'Alaska. Le vent est faible mais portant.

 

 

La brume est de retour ! J'avance dans le néant, à peine si je vois l'avant du bateau. 40 heures plus tard je découvre la côte nord de l'île Nunivak : à travers les bancs de brume, évidemment ! Pour une fois le vent est portant, pas trop fort et je tiens une moyenne correcte.

J'en profite pour exercer mon passe temps favori : démontage et réparation du pilote qui commence à dis-fonctionner, charbon du moteur électrique en vrac. Au bout de 2 heures, ça remarche.

Mardi 23 juillet

Mouillage à
Nash Harbour.
Simplement un campement d'été en arrière d'une plage. Une rivière se jette dans la mer. L'endroit est calme, désert. Le camp est vide et apparemment très peu fréquenté.

Visite à terre et nuit de repos dans un mouillage calme. 

 

 

L'endroit est typique : quelques cabanons abandonnés. Peut être des trappeurs ou des chercheurs d'or qui n'ont apparemment pas fait fortune ici. Il y a un reste d'enclos à bétail, quelqu'un a essayé l'élevage de rennes ou caribous. En tout cas ça sent la solitude du bout du monde. La photo du milieu représente les W.C.

 

 

Le lendemain, de bonne heure je lève l'ancre et longe la côte : d'un peu trop près ! Les cartes ne sont pas fiables, j'aurais dû me méfier ! Je talonne sur un haut fond, que des pointes de rocher. 6 fois, 7 fois... ça tape dur. Si je reste bloqué sur les rochers, c'est fini ! Je lance le moteur, fais demi-tour, empanne à l'arrache et retape encore une  fois, je remonte sur ma trace G.P.S., tape encore 2 fois et finalement je me dégage. C'est pas bien du tout ! Me faire avoir comme ça, c'est nul. Je prends du large, de la profondeur et me dirige sur le cap Etolin, en prenant de la marge. Plus de peur que de mal, pour la quille ça va aller mais le safran, c'est sûr il a encore pris des coups.

 

Jeudi 25 juillet

La brume a fait son retour en force. J'aurais voulu trouver un mouillage pour la nuit mais le vent rentre et je me trouve au vent de la côte. Je vais devoir m'envoyer le détroit d'Etolin de nuit, dans la brume et des courants dans tous les sens. Des vagues en vrac de partout et des grosses rafales, je continue ma route, le vent me pousse. Je passe une très mauvaise nuit, à l'affut de tout. Ciré, bottes, polaire et à l'affut de tout.
 

Un cargo surgit en sens contraire à 500 mètres : c'est la journée des frayeurs ! C'est le premier navire que je croise depuis mon départ de Nome et il n'est pas passé loin.

 

 

 

 

Au petit matin, j'arrive dans le sud de l'île et cherche un mouillage. Beaucoup de courant, des fonds incertains et une visibilité quasiment nulle me font dégager d'ici. L'endroit est parsemé de hauts fonds qui ne sont pas indiqués sur la carte. Je m'arrache d'ici, ça sent pas bon. A peine repris du large je m'engage dans une mer cabossée, très dur, le bateau roule dans les sens.

 

Vendredi
26
juillet

 

 

Pour la première fois depuis le départ de Nome, je vois le soleil se lever sur l'horizon. La brume a disparut en quelques minutes. Le vent a également faiblit : un peu de repos, enfin.
Je me dirige vers le cap Newemham.

 

 

Enfin de la visibilité !
Je vois le cap à 50 km de distance. Le soleil s'installe durablement. La mer de Béring n'est globalement pas accueillante. En plus c'est vide : pas de baleine, peu d'oiseaux, pas de bateau, pas d'habitant sur l'île, pas de wifi, pas de pub....

Je met le cap au sud sur les Aléoutiennes. Le temps reste globalement beau mais le vent tombe. En 80 heures j'avance de 150 km sur la route. Je passe les nuits à l'arrêt, la journée à ne pas avancer. Heureusement un léger courant me pousse vers le sud. Je n'ai pas l'autonomie suffisante en gasoil pour rejoindre False Pass au moteur. A l'ancienne : tout à la voile !

La température remonte : tous les jours j'enlève une couche de polaire.

Mardi 30 juillet

J'arrive finalement devant l'entrée de False Pass, chenal qui relie la mer de Béring à l'océan Pacifique à travers les îles Aléoutiennes.
Le vent d'est se lève progressivement et en milieu de journée les rafales, accélérées par les montagnes dépassent les 40 nœuds. Le courant est également violent et je me bagarre pendant 7 heures pour effectuer les 30 derniers km. 

 

20.30 heures
Je découvre le village de False Pass.
Je tourne en rond pendant plus d'une heure pour trouver l'entrée du nouveau port qui n'est pas indiqué sur ma carte.


" Roxane " à quai pour la première fois depuis mon départ de Nome il y a 4 semaines.

Le village est constitué seulement de quelques maisons éparses.

Une superette, une poste et pas de pub ! Grosse ambiance.

 

En face du village, l'ancien quai : pour le prochain film à grand spectacle dont le synopsis serait la " fin du monde ",
il faut venir ici.

 



C'est la saison de la pêche au saumon . De nombreuses embarcations viennent pour 3 mois. Dès que les conditions le permettent ils sont en mer à poser les filets. Un marin pêcheur gagnent 10 000 dollars par mois. Peut être mieux que les chercheurs d'or à Nome. Peter, patron pêcheur, m'offre 2 saumons : j'ai à manger pour la semaine à venir !
Il existe plusieurs variétés de saumon, mais le rouge est au dessus de tout. Merci mon pote, cela va me changer du confit !

 

Fasle Pass, est le passage le plus à l'est entre la péninsule d'Alaska et les îles Aléoutiennes. Il marque la frontière avec la mer de Béring et l'océan Pacifique. C'est une étape importante pour moi car je quitte définitivement les régions polaires. 5 saisons d'été passés dans le nord laissent évidemment des traces. Je ne serai plus jamais le même : je vais être pire...

 

Dimanche 4 août

Stand by météo pour entrer définitivement dans le Pacifique...

 

 

 

 

06.00 heures, le jour se lève, je franchi la porte du Pacifique.
A l'endroit le plus étroit de la passe, je prends 6 nœuds de courant heureusement dans le bon sens. Le jour s'est levé mais pas les nuages !
Le vent est mou, j'avance au moteur, c'est la seule bonne fenêtre météo de la semaine ou la moins pire. Demain, il pleut et les 3 jours suivant : grosse baston.

 



J'arrive sous la pluie à King Cove en fin de journée.
Le port et les quelques maisons qui l'entourent vivent de la pêche.
Le lendemain le vent rentre fort, 40 nœuds et plus sous les rafales au pied des montagnes. Une baston de plus mais le port est très bien protégé.

Mercredi 7 août

J'en ai marre de ce temps pourri : je prends la mer pour plusieurs jours afin de gagner dans l'est. Je dois sortir de ce climat engendré par la rencontre de la mer de Béring et du Pacifique qui crée ce brouillard perpétuel, cette pluie et ces coups de vent à répétition.
Le vent souffle de l'ouest, c'est le bon moment.

 



Après 4 jours de mer, j'arrive à St Paul Harbour sur l'île Kodiak. Je retrouve la civilisation, il y a même des voiliers et des pubs ! La météo a radicalement changé. Il n'a pas plu depuis 3 jours ni les 3 jours passé à quai, pas de brouillard non plus. Le soleil fait des percées étonnantes, la température s'adoucit.
Je revis, le moral remonte en flèche.

 

 

Mercredi 14 août

 

Le paysage a radicalement changé. Grands conifères et prairies très vertes ont remplacé la toundra arctique. Je navigue dans des fjords magnifiques avec des mouillages possibles un peu partout. La nature est sauvage mais pas agressive comme dans le nord. Enfin des vacances et une croisière agréable !

 

 

 

Je mouille à Neva Cove. Au fond de la baie, Peter a installé un ponton sur lequel il a construit une cabane d'habitation et un hangar de rangement. Il pêche le saumon tout l'été. Au fond de la baie, une rivière se jette dans la mer. Les poissons remontent jusqu'à un grand lac où me conduit Peter : des milliers et milliers de saumons, on pourrait presque les attraper à la main tellement ça fourmille. Il me laisse là et je redescends à pied le long de la berge. " Méfie-toi ! les ours adorent le saumon, ils y en a de partout. "

 

La pêche est trop facile.
Saumon, flétan, morue...
L'arrière du bateau est encombré par le séchoir.
Je mange du poisson à tous les repas.

 

L'aigle chauve
(bald eagle)

L'emblème et la fierté des U.S.A.
Il se repère de loin grâce à sa tête blanche qui ressort du vert de la végétation.

La loutre de mer

Championne de planche, elle flotte tranquillement grâce à sa fourrure qui la maintient à la surface. Elle semble faire la sieste au fil des courants mais ne se laisse pas approcher de trop près.

Mardi 20 août


Je traverse Shelikof strait et rentre dans Geographic Harbour. Un fjord qui s'enfonce dans la péninsule d'Alaska : une baie au fond de laquelle on accède à une autre baie par un détroit, puis une autre baie avec à son fond une autre passe qui donne accès à une autre baie et finalement une dernière baie très abritée. Cet endroit est inhabité, premier voisin à plus de 100 km.
 

 

 

Un torrent se jette au fond de la baie et forme un petit delta à la surface d'une plage qui découvre à marée basse . Une vingtaine d'ours brun vivent dans ce lieu isolé. Le saumon est abondant et les ours chassent au débouché de la rivière à raison d'une bonne quinzaine par jour. Je fais la rencontre de Chuck, guide es-ours brun, il m'emmène avec lui les voir de plus près. Pas de bruit, pas de gestes brusques, ne pas rester dans la rivière où ils chassent, profil bas et les ours passent à 2 mètres sans se soucier des humains. Je reste des heures à les regarder chasser. Seul le saumon les intéresse, la chair humaine ne fait pas partie de leur alimentation préférée. Mais un petit geste d'humeur n'est pas à exclure et vu la taille de la patte qui se termine par des griffes en conséquence, je me méfie quant même...

 

 

 

Lundi 26 août

J'abandonne mes potes à regrets et remonte le long de la côte sud de la péninsule d'Alaska, cap à l'est. Une belle chaine de montagnes et de nombreux glaciers surplombent la mer.

 

 

 

 

 

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